dimanche 11 décembre 2011

Bye bye les copains :)

Rester au port a ses avantages : au bout d’un mois et demi, on commence à connaître pas mal de monde, et des amitiés se nouent, pour nous comme pour les enfants! Ainsi, lors de notre arrivée fracassante (à tous points de vue !) nous avons immédiatement sympathisé avec Thierry et Muriel, ainsi qu’avec Karina. Mais les meilleurs choses aussi ont une fin, et c’est la règle des voyages : on rencontre des gens, on se fait des amis que l‘on voudrait mieux connaitre, mais déjà, les routes se séparent et chacun poursuit son cap, selon son vent, ses envies et ses obligations!

Thierry et Muriel sont partis de Bretagne. La cinquantaine, lui, ancien judoka, elle, ex-gymnaste. Ces deux là s’entendent à merveille et se tiennent par la main quand ils vont faire leur courses !
Ils ont décidé de profiter de leur retraite tant qu’ils sont en forme pour voyager avec « la Viale », leur ketch en inox, jusqu’à plus envie ! Avec eux, Nico et Marine se sont trouvés des papi-mamie de substitution, et Mumu s’est trouvée des petits enfants temporaires! Au programme : gâteaux; apéros, balades…On a connu plus triste comme programme! Muriel a même fait pendant trois semaine l’interim du CNED pour Nico, ce qui nous a grandement soulagé, les uns et les autres!



Nous les avons quittés fin novembre car ils rentraient pour passer les fêtes avec leurs enfants et petits enfants Nous espérons bien les revoir en France !

Sportive, grande, blonde, les yeux bleus, Karina est, vous l’aurez deviné, suédoise. Elle me fait un peu (beaucoup?) penser à ma sœur! Elle vit à bord de Discovery, un ovni de 11m, avec ses deux enfants. Stephan, son mari, travaille sur les plateformes et fait les aller-retour entre la Suède et Graciosa. Ils ont décider de faire une pose d’un an à Graciosa, avant de continuer leur voyage vers les Antilles. Malte et Tilde, 7 et 5 ans, sont scolarisés sur l’île et s’entendent aussi bien avec Marine et Nicolas, que Jérôme et moi avec leur maman!

En un mois, nous avions pris nos petites habitudes. De temps à autre, footing matinal avec Jérôme, et l’après midi, petit café pendant que les enfants jouaient, un coup sur un bateau, un coup sur l’autre ! Et ensuite, départ en cortège vers la plage où les enfants pouvaient crier et courir à volonté !



Comme à Manu et Isa, Steph et Sylvie ou Seb et Sandra, nous avons du dire « au revoir » à nos amis suédois ce matin . Ils rentrent en Suède pour fêter la Noël en famille… Les enfants avaient leur cœur gros de voir partir leurs compagnons de jeux, et moi mon amie Karina. Qui sait si nous nous reverrons?

Playa Cocina, ou "Là où on sait pourquoi on est parti!"

Voilà plus d’un mois que nous sommes sur la Graciosa, et à part la balade à Pedro Barba et un rapide tour sur le volcan derrière le village avec Karina, mon amie suédoise, nous n’avons rien vu ou presque de Graciosa!
Nous décidons donc, par une journée de grand soleil, de réparer cette hérésie et de partir pique niquer avec les enfants de l’autre côté de l’île. Une fois expédié le CNED, il est évidemment trop tard pour pique niquer… Qu’à cela ne tienne, nous mangeons en vitesse et nous voilà partis, sac au dos pour Jérôme, et bébé au dos pour moi! Il est 13h et le temps est magnifique : nous sommes ravis! Nous décidons de traverser l’île dans sa largeur pour aller voir de l’autre côté, sur la côte ouest, la plage des surfeurs.
Evidemment, à peine partis du bateau, Marine et Nicolas entament leur sérénade : « J’ai soif ! J’ai chaud! Je suis fatigué! C’est encore loin? » Imperturbables, nous continuons la route avec Jérôme, en parents indignes que nous sommes! Au bout d’un moment ( 15mn!) les enfants se résignent à mourir de soif et / ou de fatigue et commencent donc à regarder autour d’eux. Ils ont pris la loupe de leur microscope et examinent toutes les plantes et les insectes qui leur tombent sous la main. Nos explorateurs en herbes ont même pris une boite pour récolter des trésors, on sait jamais!
Jérémy, lui, s’offre une petite sieste sur le dos de sa maman!
Arrivés de l’autre côté de l’île, nous ne sommes pas déçus : une longue plage de pierres volcaniques s’étale jusqu’à la pointe. Plusieurs groupes de surfeurs sont là. Pour s’abriter du vent qui souffle sans discontinuer, ils ont monté de petits murets en arc de cercle qui servent, vous l’avez deviné, de cabane aux enfants. On en trouve d’ailleurs sur quasiment toutes les plages, ce qui n’est pas mal pour les occuper quand, comme nous, vous oubliez systématiquement les seaux, pelles et râteaux ( qui a dit : « volontairement » ?). Certains surfeurs sont dans l’eau, attendant LA vague et d’autres se chauffent au soleil, après avoir fini leur « ride ». Il règne ici une atmosphère spéciale : on approche une communauté à part, qui a posé ici ses quartiers.
Nous continuons notre chemin et entamons l’ascension (173m) de la Montana Amarilla (ses flans sont jaunes, d‘où son nom), à la pointe sud ouest de Graciosa. Les enfants souhaitent en effet voir un cratère de près et j’ai très envie, quant à moi, de monter jusqu’au sommet pour admirer la vue. Mais je suis mal chaussée et le sentier n’est pas stable… avec Jérémy dans le dos, il n’est pas raisonnable de continuer à monter : demi-tour toute, nous redescendons, direction la plage.
Aux pieds du volcan, une vision de rêve nous attend : la Playa de la Cocina. Sable blanc, eau eaux turquoise, complètement abritée du vent… enfin, nous savons pourquoi nous sommes partis! Nous nous précipitons vers ce havre de paix, le temps de poser les sacs et tout le monde est en maillot de bain. La mer est transparente et grouille de poissons! Même Jérémy a l’air de trouver qu’ici, le sable a meilleur goût que sur le reste de l’île! Après une bonne heure et demi de farniente, nous repartons, ravis, car il nous reste du chemin pour rentrer au bateau.
Nous arrivons à la nuit tombée, enchantés de notre virée, et nous nous promettons de ne pas quitter Graciosa sans être retournés là bas : cette plage est la plus belle que l’on ait vu depuis notre départ des Baléares!


Balade à Pedro Barba

Pedro barba est un petit village de pécheurs, créé dans les année trente à l’est du village principal Caleta del Sebo. Abandonné dans les années 60 en tant que tel, il s’est transformé peu à peu. Aujourd’hui on y trouve surtout des résidences secondaires. De nombreux poivriers y poussent et nous avons décidé, avant le départ de nos amis Muriel et Thierry d’y faire une expédition !
Nous voilà donc en route, porte-bébé au dos, à la découverte de ce charmant village. Il nous faudra marcher une bonne heure et demi avant d’arriver à destination et la dernière portion de chemin est à flanc de volcan. Nous préférons donc, sur les conseils de nos amis, laisser les enfants avec Muriel sur une petite plage bien abritée et poursuivre avec Thierry, qui nous sert de guide pour l‘occasion. Effectivement, le chemin est vraiment escarpé et avec ce du vent du nord qui souffle à décorner les bœufs, nous nous félicitons de ne pas avoir emmenés les petits!
Au détour du sentier, nous apercevons enfin, niché derrière le volcan, Pedro Barba et son petit port… c’est magnifique! Venir ici en bateau (par beau temps évidement!) doit être idyllique! Mais Thierry me met en garde sur la hauteur d’eau : attention à la marée!


Arrivés sur place, nous constatons qu’effectivement, Pedro Barba est totalement désert… mais quel endroit adorable! Comme sur le reste de l’île, les maisons sont d’un blanc éclatant, petites et carrées, et sans toit, au grand damne de Marine !! Leur blancheur contraste avec le sol des jardins aménagés de pierres volcaniques.
Pendant que Jérôme et Thierry ramassent du poivre, je fais un petit tour dans le village. Les gens qui ont des maisons ici doivent avoir un certain niveau de vie : les jardins sont tous entretenus, avec arrosage automatique, s’il vous plait, et certaines habitations sont même équipées de panneaux solaires.
Parmi elles, la maison de mes rêves ! Face à la mer, des ibiscus flamboyants l’entourent et un bougainvillier magnifique court sur sa façade… mince ! Me voilà lyrique… c’est que je suis tombée amoureuse de ce coin de paradis, à l’écart du temps et de l’agitation moderne…



Mais le soleil descend vite et il nous faut quitter cet endroit merveilleux car Muriel et les enfants nous attendent. Il ne faudrait pas qu’ils prennent froid… Nous rebroussons donc chemin, les sacs plein de baies rouges qui parfumeront nos repas!

Quand nous les rejoignons, une grande nouvelle nous attend : Jérémy a fait son premier vrai quatre pattes! En effet, nous voyons les traces de ses pérégrinations sur le sable! Et cerise sur le gâteau : Muriel a immortalisé l’instant grâce à sa caméra qu’elle emmène partout avec elle!